Dans le cadre du colloque Sport et Handicap qui a eu lieu en février 2018, l’équipe de L’Actualité Nouvelle-Aquitaine a eu l’occasion de réaliser une série d’entretiens avec les intervenants.
Rencontre avec la psychiatre Marie-Noëlle Besançon qui est à l’initiative d’une démarche citoyenne auprès des personnes en situation de handicap. Elle a fondé un lieu de vie qui est aux antipodes de l’asile.
Marie-Noëlle Besançon est psychiatre, fondatrice et présidente de la Maison des sources et des Invités Au Festin.
Elle explique ce qu’est un « environnement enrichi » : une approche globale où l’on ne considère pas la personne comme un malade. L’environnement est enrichi non pas par des soignants mais par des citoyens eux-mêmes.
C’est une expérience de vie communautaire qu’elle a créée à Besançon après avoir constaté les conditions « épouvantables » des asiles. Ce lieu a pour but l’autonomisation des personnes.
Les maisons relais permettent une vie communautaire où tous partagent des tâches et où chacun travaille à son développement personnel.
Auparavant Marie-Noëlle Besançon a travaillé avec le docteur Racamier pendant cinq ans, avec des psychotiques. Elle raconte les quatre révolutions qui ont marqué la psychiatrie depuis l’invention des neuroleptiques en 1952. Elle s’associe à la dernière de ces révolutions « la psychiatrie citoyenne ».
Aux principes citoyens «liberté égalité fraternité», elle ajoute «solidarité».
Dans sa maison relais, elle ne se considère pas comme psychiatre, et les gens qui y vivent ne sont pas malades.
En décrivant les expériences au Canada, elle souligne que les communautés thérapeutiques sont beaucoup plus nombreuses qu’en France.
En faisant valoir son concept plusieurs fois primé, notamment au niveau de l’entrepreneuriat social, elle espère le voir se développer davantage.